Les ânes de France

Animo ALOKI
vous dévoile quelques grands secrets sur les ânes de France et d’ailleurs…

Mal aimé ? Il l’a été pendant longtemps ! L’âne nous a accompagné dans nos vies pendant des siècles mais l’urbanisation ne lui a pas permis de trouver sa place dans nos vies aujourd’hui. Certaines espèces domestiques passent parfois de l’utilité, à l’exploitation, au phénomène de mode puis à l’abandon voir l’extinction. Lorsque l’âne revient à l’état sauvage dans certains pays, il reprend ses droits et certaines de ses espèces sont alors protégées. Domestique, il lui faut retrouver un nouveau salut, une nouvelle complicité et utilité avec l’éco-tourisme, les activités agricoles de proximité ou la sensibilisation des plus jeunes, pour ne plus le voir disparaître tout simplement ! Quelles attentions peut-on avoir à son égard ? tel un ancien et fidèle ami des hommes, des femmes, des enfants que nous pouvons protéger.

Plusieurs espèces d’ânes domestiques sont présentes en France : l’âne du Poitou, le grand noir du Berry, l’âne de Provence, l’âne du Cotentin, l’âne normand, l’âne des Pyrénées et l’âne bourbonnais. Mais où sont-ils ? Au fond d’une grange à pleurer ? dans nos livres, nos chansons, nos histoires ? dans les foires ou sur les marchés ? sur les sentiers de randonnées ? ou dans des contrées touristiques pour soutenir parfois sur sa croupe tout le fardeau de l’esclavagisme animalier. Il est passé de symbole à bête à tout faire, de fidèle compagnon à inutile. Oublié, incompris, il est alors dans certains pays confronté lui-aussi à la misère, aux épreuves et aux souffrances inutiles.

Au-delà de l’élevage, la conservation et les soins portés aux ânes blessés ou maltraités en France, il existe peut-être de nouvelles formes d’activités « animo-responsables » qui vous permettent de participer aux différentes étapes de réhabilitation de ces espèces dans nos vies, avec éthique et respect. Vous pouvez accéder ainsi à une meilleure connaissance des besoins de ces animaux, de leurs comportements, de leur exceptionnelle intelligence et sensibiliser vos proches, votre famille aux bonnes pratiques pour préserver leur tranquillité naturelle et les protéger vous aussi.

Devenez ainsi un petit ALOKI en puissance lors de vos sorties, balades, visites, vacances en famille… en venant à la découverte d’une des fermes pédagogiques pour la réhabilitation des ânes en France. Certains centres ou associations sont demandeurs d’actions solidaires, engagées et responsables pour protéger les ânes. Vous aurez ainsi l’opportunité de comprendre, d’aider (volontariat et dons) et de sensibiliser la jeune génération à la recherche d’un juste équilibre entre biodiversité domestique, tourisme animo-responsable et activités ludiques. Et dès lors, vous pourrez vous aussi agir en faveur d’une prise de conscience à l’égard des ânes vivants à l’autre bout du monde, ceux que vous croiserez lors de vos voyages en refusant de cautionner toute forme d’exploitation abusive.

News :
Juillet 201
9
animo Aloki accompagné de 2 jeunes Aloki s’est rendu à la ferme pédagogique du zoo-refuge La Tanière, à la rencontre des ânes rescapés, abandonnés et parfois malades qui bénéficient alors, ici, d’une structure médicalisée intégrée au refuge, prodiguant soins et actes de chirurgie pour leur redonner une 2nde chance.  Ceux qui s’en sortent, auront le plaisir de croiser les enfants des écoles pour une rencontre pédagogique.

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  • L’âne est un animal rustique, qui s’adapte tant aux terrains difficiles, aux sentiers étroits qu’aux herbes de moindres qualités, dures et épineuses comme les chardons, les ronces, les orties ou aubépines. C’est le roi des défricheurs et par temps de réchauffement climatique, on pourrait se demander s’il ne serait pas un allié de taille. Néanmoins, il faut savoir qu’il a besoin d’une très grande quantité d’eau en parallèle, près de 40 Litres par jour, normal puisqu’il ne la trouve pas dans son alimentation.
  • Plus petit que le cheval, avec de longues oreilles pour bien ventiler et diminuer sa température corporelle l’été, l’âne passe un peu partout, sentiers escarpés, abruptes, étroits et sa taille lui permet d’être accessible aux enfants sans impressionner.
  • Les sabots de l’âne sont plus petits et plus durs que ceux d’un cheval, pas besoin de le ferrer s’il ne travaille pas. Il est ainsi plus discret et présente moins de risques de blessures par coups de sabots mais ce qui n’empêche pas un entretien et des soins réguliers pour tailler les sabots dont la pousse est continue.
  • Têtu ? L’âne anticipe et reconnaît le danger, ce qui en fait un animal très intelligent qui vous fera comprendre par son refus que la situation ne lui correspond pas, qu’elle peut lui déplaire ou représenter un danger pour lui. La communication, la compréhension et le respect de son bien-être seront les clés pour accompagner un âne et en faire un ami.
  • Même si l’âne domestique ou âne commun (Equus asinus), est issu de la domestication de l’âne sauvage d’Afrique (Equus africanus), il en est un dans une région de France assez particulier, l’un des plus anciens, l’âne du Poitou (nommé à tort Baudet du Poitou, le terme Baudet étant réservé aux mâles) robuste, haut sur pattes avec de longs poils. Après avoir frôlé la disparition faute de débouchés en tant que mulets dans les marais, il a fait l’objet d’un plan de sauvegarde dès 1980 pour pérenniser l’espèce et la réintroduire dans de nouvelles pratiques locales, une forme de reconversion au bât ou à l’attelage et un symbole lors des festivités.

La fidélité de l’âne est sans faille : c’est bien plus qu’un compagnon de vie, c’est un ami et cela peut durer pendant 40 ans. L’âne a besoin de tendresse, il s’attache à une famille, à son compagnon que ce soit un autre âne, un mouton ou une poule…il n’est pas fait pour la solitude.

  • Industrialisation et urbanisation : L’âne a laissé sa place dans les champs, dans les fermes aux machines agricoles, aux débroussailleuses. Il est désormais victime et témoin de l’industrialisation et des changements de pratiques agricoles. Il se trouve parfois sur les marchés aux bestiaux mais cette fois-ci, pour une transformation en saucisson.
  • Réputation : son côté un peu cabochard dans certaines situations, plus rustique et moins maniable ne lui a pas permis de s’illustrer en équitation, mais seulement pour les basses besognes. Son braiment célèbre cri Hi-Han si caractéristique et strident, ne lui vaut pas que des amis.
  • Vente de peaux : Dans certaines régions du globe, l’âne est encore vendu pour sa peau. Très prisé et victime de trafic dans certains filières, il est parfois volé aux fermiers où il rend encore service (porter l’eau, le bois, l’argile et servir aux enfants comme moyen de transport de proximité) ; il se retrouve alors dans des situations de maltraitances ou d’atroces souffrances. Des produits dérivés sont encore utilisés dans la fabrication de cosmétiques comme les gélatines d’ânes ou des colles.
  • Le tourisme « insulaire » : le calvaire des ânes de Santorin en 2018 a permis de dénoncer en Europe la dure condition des ânes, tels des esclaves, au service des populations locales et du tourisme. Un règlement municipal encadrant les conditions de travail a été instauré à la suite de la pression des associations et des défenseurs des droits de l’animal.
  • Les effets de modes : L’ânon, si mignon, si doux était devenu un objet de mode qui lui a valu un regain d’intérêt à la fin du 20ème siècle mais qui lui a valu beaucoup de déconvenues, comme des abandons, des négligences et des manques de ressources insuffisantes pour satisfaire son besoin une fois adulte. Adopter un âne c’est en être responsable pour ses 40 prochaines années.
  • Le maronnage de l’âne domestique est possible, des populations laissées libres dans de grands espaces sont redevenues sauvages en Australie et en Amérique. Tout comme les zèbres, certaines espèces d’ânes sont dès lors intégrées dans la liste rouge de l’UICN, car elles sont en danger ou vulnérables.

Réglementations internationales

  • Les ânes sauvages sont menacés et présents sur la liste rouge de l’UICN. L’âne sauvage d’Afrique (Equus africanus) dont subsistent quelques centaines d’individus en Somalie, au Soudan ou en Éthiopie est inscrit depuis 1983 à l’Annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) interdisant le commerce international de spécimens vivants ou de leurs parties mais les ânes domestiques africains (Equus asinus) en sont exclus. Les ânes domestiques africains sont les descendants des ânes sauvages mais ne sont pas protégés du commerce international.En Europe :
  • C’est la Directive 98/58/CE du 20 juillet 1998 qui s’applique aux ânes domestiques pour la protection des animaux dans les élevages « élevés ou détenus pour la production d’aliments, de laine, de peau ou de fourrure ou à d’autres fins agricoles » mais cette directive ne s’applique pas « aux animaux destinés à participer à des compétitions, à des expositions ou à  des manifestations ou activités culturelles ou sportives. » Dans certains cas, si l’animal est considéré comme animal de compagnie, on peut se référer à la convention STCE n° 125 sur la protection des animaux de compagnie du 13 novembre 1987, ratifiée par la France le 3 octobre 2003, qui encadre les obligations d’identification, de vente et de bientraitance des équidés.

 

Réglementation nationale

  • L’arrêté ministériel du 25 octobre 1982 encadre les activités relatives à l’élevage, à la garde et à la détention des ânes domestiques en France. Modifié par l’arrêté du 30 mars 2000, il donne des indications relatives aux conditions de garde, d’élevage et de parcage des animaux, ainsi que les équidés domestiques et les animaux de compagnie. Il transpose la directive 98/58 CE en élargissant le champ des exigences à la garde et à la détention des animaux, dont les animaux de compagnie, même pour les expositions et les lieux de vente des animaux. L’âne domestique est classé dans la liste des animaux domestiques de l’arrêté du 11 août 2006 et pourrait dans certaines situations, être considéré comme un animal de compagnie.

 

Des conseils et obligations sont disponibles sur le site de l’IFCE, Institut français du cheval et de l’équitation, notamment en référence aux équidés au sens large :

  • Tout équidé présent sur le territoire français doit être identifié et enregistré au fichier central SIRE
  • Tout détenteur doit déclarer auprès de l’IFCE les lieux de détention d’équidés dont il est responsable, qu’il soit professionnel ou particulier, propriétaire ou non des équidés détenus à titre permanent ou temporaire.
  • Chaque détenteur doit tenir à jour un registre d’élevage contenant tous les renseignements concernant le lieu de détention et les équidés présents.
  • Les détenteurs de 3 équidés et plus doivent par ailleurs déclarer un vétérinaire sanitaire auprès des services vétérinaires DD(CS)PP de leur département.

 

Quant aux formations dédiées aux activités avec les animaux de compagnie, il existe un arrêté du 4 février 2016 relatif à l’action de formation et à l’actualisation des connaissances nécessaires aux personnes exerçant des activités liées aux animaux de compagnie d’espèces domestiques et à l’habilitation des organismes de formation.

Rencontre avec Coqalane, ferme pédagogique dans le Loiret

La ferme Coqalane située à Chapelon (45) a vu le jour en 2011 sur l’initiative d’Adeline, passionnée de voyages, d’éco-tourisme, d’ânes qu’elle a découvert pendant des années avec des enfants au Maroc. Elle crée ainsi une ferme à taille humaine uniquement dédiée aux activités de sauvetage d’animaux rescapés, d’abattoirs, de marché aux bestiaux, de particuliers dans l’incapacité de les garder. Mais ce n’est pas tout, ici les enfants sont rois, ils viennent se former auprès des espèces suivantes : ânes, poney, chèvres, cochons, lapins, basse-cour…en ateliers pédagogiques, aux formats adapté en fonction de l’âge des enfants (même les touts petits), aux structures d’accueil (scolaires, familiales, centres de loisirs) et aux enfants à handicap pour qui, la médiation par l’animal, devient un instant magique et contribue à leur épanouissement et leurs progrès. Tout est adapté pour que les enfants puissent aller à la rencontre de l’animal en douceur et que les animaux soient dans un cadre propice à leur bien-être et volontaires pour aller à la rencontre de l’enfant. Chaque individu est considéré et seules les interactions souhaitées mutuellement sont encouragées.

Les missions et activités de la ferme pédagogique :

  • Sensibiliser les enfants aux soins quotidiens (alimentation, abreuvement, brossage, sorties, nettoyage) et au respect des petits animaux de ferme dont 2 ânes qui ont chacun leur histoire, leur caractère ;
  • Ballade avec l’âne et pour les tous petits, monter sur la croupe de l’âne pour un contact direct avec lui (un âne ne peut pas supporter de grosses charges et surtout n’aime pas toujours être monté) ;
  • Large éventail d’ateliers pédagogiques autour de l’animal de ferme mais également la nature, les conceptions naturelles : 21 ateliers sont regroupés en 5 thématiques, et une activité « massage/détente/bien-être » avec les animaux s’étoffe de jour en jour.
  • Formation de stagiaires pour obtention du certificat de capacités.

Langues : français

Qui peut être accueilli par le centre ?

  • Seul.
  • Famille et enfants, jusqu’à 5 enfants
  • Collectivités, classes, centre de loisirs.

Les gestes conseils d’animo ALOKI :

  • Pour découvrir les animaux présentés aux enfants, il est possible de choisir l’espèce la plus adaptée en fonction du tempérament de chacun. Pour ce faire tous les rescapés vivent ensemble et seront libres de venir interagir avec chacun des enfants au gré de leurs envies. Les enfants sont alors conviés par tout petits groupes, certains avec les lapins et les volailles de basse-cour, d’autres avec les ânes et les poneys et les autres avec les chèvres, moutons, oies et cochons.
  • Une préparation à la détente au préalable permet, dans certains ateliers, d’aller au contact de chaque animal avec douceur et respect. S’ils n’ont pas envie de contacts, ils seront complices de la bonne humeur et seront toujours reconnaissants des quelques soins et du temps que vous pourrez leur accorder (nourrissage, brossage, ballade).
  • Les précautions particulières seront indiquées par votre hôte et par les médiateurs thérapeutes lorsqu’ils accompagnent les enfants à difficultés pour des séances particulières.
  • Protéger les ânes, c’est avant toute chose les comprendre et les respecter.
  • Tout acte d’adoption d’un âne est un acte réfléchi et pour longtemps, il ne se fait donc pas à la légère. Il lui faudra un espace suffisant, une compagnie quotidienne, des espaces suffisants (3000 m2 de pâturages), et si possible, lui trouver une activité pour son bien-être et sa forme physique.

 

  • Trop d’ânes sont désormais abandonnés ou livrés à eux mêmes (déprimés, tristes et négligés), des associations qui les accueillent pour leur donner une 2nde chance ont besoin d’aide, vous pouvez les contacter ou parrainer directement un âne.
  • Avoir un regard éclairé et critique sur les cosmétiques, les objets souvenirs importés à la suite de voyages, sur les produits dérivés même alimentaires vous permettra de faire le choix d’une protection des ânes plutôt qu’une consommation dite à l’aveugle.
  • En voyages, les ballades à dos d’âne doivent être encadrées avec des soins de qualité, un respect des impératifs de repos indispensables à cette espèce, une alimentation et un abreuvement en quantité suffisante même pendant la ballade et il est toujours préférable d’éviter les lieux touristiques à outrance où les ânes sont présentés en libre service ou à la chaine, où des charges trop lourdes leurs sont imposées. Des randonnées préparées à l’avance avec des instants privilégiés au contact des ânes pour ne prendre soin sont à privilégier.
  • L’éco-paturage, nouvelle pratique urbaine avec des moutons pourrait tout autant se faire avec 2 ânes. Certains ont tenté de réintroduire les ânes dans la garde de troupeaux de moutons…

A l’international :

En France :

  • Assoadada près d’Ambert (63) est une  association nationale des amis des ânes créée en 1968 et reconnue d’utilité publique depuis 2008, le but principal était à l’origine celui de réhabiliter l’âne afin d’éviter sa disparition, certains étaient offerts à diverses institutions: maisons d’enfants et de retraite puis devenu phénomène de mode, l’âne est de plus en plus souvent abandonné (ânon considéré comme une peluche vivante). Le refuge compte près de 325 ânes et mulets de tous âges, soignés et (ré)éduqués, sur plus de 70 hectares de prés pour leur bien-être. Leur mission : aimer et faire aimer les ânes ; leur assurer les soins indispensables à leur confort et leur bien-être toute leur vie ; faciliter les rencontres et échanges afin de permettre à chacun de progresser dans ses connaissances techniques et de promouvoir les recherches sur le monde asin ; organiser des manifestations, des démonstrations, des randonnées, des concours d’attelage ou de bât… dont l’éthique est avant tout festive, éducative, culturelle et jamais mercantile ; gérer le refuge pour ânes abandonnés ou rescapés suite à de mauvais traitements.
  • Réhabilitation de l’âne par la randonnées sur toute la France et avec de la médiation animale : carnet d’adresses sur âne et rando.
  • Les fermes du bonheur de l’OABA accueillent parfois les ânes en détresse (Martin et Martinette en photo, un troupeau du bonheur visité par animo ALOKI).
  • La ferme pédagogique sanctuaire du zoo-refuge La tanière, près de Chartres (28) avec un centre médicalisé vétérinaire (visitée par animo ALOKI).

fermes pédagogiques et médiation animale

Médiation avec l’ âne : pour tous renseignements, consultez https://www.mediation-animale.org/mediasinus-naissance-et-projets-dun-reseau-europeen-de-la-mediation-asine/

Conseils, références auprès de la Fondation A&P Sommer