Les oiseaux de proie du Québec et de France

Animo ALOKI vous dévoile
quelques grands secrets sur les oiseaux de proie ?

Les rapaces font rêver petits et grands tant par leur allure majestueuse que par leur talent de prédateur. Du mythique Aigle Royal à la petite Chouette Chevêchette, ils sont nombreux et variés mais n’en demeurent pas moins fragiles et menacés. Placés au sommet de la chaîne alimentaire, ils sont particulièrement sensibles aux perturbations humaines et leur protection s’avère essentielle pour conserver ces indicateurs du bon état de nos écosystèmes. Ainsi, il n’est pas aisé de les observer dans leur milieu naturel, et les repérer ans avoir un œil entraîné est souvent laborieux. Animo ALOKI vous propose une toute nouvelle façon de les découvrir lors de vos voyages, tout en participant à votre manière à leur protection. Venez à la rencontre de ces animaux sauvages auprès de ceux qui se dévouent à leur porter secours dans une démarche animo-responsable.

Devenez-vous aussi un petit ALOKI en puissance lors de vos voyages, en venant à la découverte des centres de soins des rapaces qui vous ouvrent leurs portes pour une action solidaire et responsable. Vous aurez ainsi l’opportunité de comprendre, d’aider (volontariat et dons) et de sensibiliser vos proches, votre famille ou les populations locales, à la recherche d’un juste équilibre entre biodiversité, tourisme et activité humaine.

News : Juillet 2019

L’UQROP vient d’accueillir nos deux photographes éclaireurs Jérémie et Claire de Sound Wave on the Road pour vivre l’expérience d’animo ALOKI en réel et participer aux soins des oiseaux de proie du Québec.

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  • Les rapaces sont définis comme étant des oiseaux prédateurs. Ils chassent des proies vivantes ou alors consomment des carcasses d’animaux déjà morts. Ils sont divisés en deux grands groupes : les diurnes qui chassent le jour comme le faucon pèlerin, l’aigle impérial ou l’épervier, et les nocturnes qui sont les hiboux et les chouettes comme le Harfang des neiges ou le Grand Duc d’Europe.
  • Ce sont des chasseurs exceptionnels : armés de leurs serres qui forment de véritables harpons au bout de leurs pattes, ils chassent leurs proies avec une grande rigueur.
  • Ils ont une très bonne vision, avec une acuité 10 fois plus grande que la nôtre ! Les aigles sont les champions dans ce domaine, pouvant discerner une proie de 30 cm à une distance de 3km. La vue est le sens le plus sollicité lors de la chasse, par conséquent les yeux des rapaces sont particulièrement gros : ils occupent les deux tiers de la boite crânienne.
  • Les rapaces se classent en deux catégories concernant leur vol : les planeurs et les chasseurs rapides. Dans la première catégorie on retrouve les vautours, aigles, buses. Ils ont des ailes larges et une queue longue pour profiter d’une plus grande portance et économiser de l’énergie quand ils parcourent de grandes distances. Les chasseurs rapides, comme le faucon pèlerin que l’on peut admirer en France, ont des ailes longues et pointues pour piquer sur une proie avec vitesse et précision.
  • Les rapaces nocturnes ont des plumes qui leur permettent de fendre l’air dans le silence le plus total pour arriver sur leur proie par surprise. Ils ne chassent pas à la vue mais à l’ouïe, la leur est particulièrement développée.
  • Vous vous demandez encore comment différencier les chouettes des hiboux ? C’est très simple : les hiboux sont coiffés de plumes proéminentes sur la tête appelées « aigrettes », alors que les chouettes en sont dépourvues.

Les rapaces ont longtemps été la cible d’attaques humaines pour plusieurs raisons :

 

 

  • Chassés par les éleveurs : Ce sont des prédateurs d’animaux d’élevages comme les lapins, les poules… Ils ont donc été chassés par les éleveurs qui les percevaient comme une menace pour leur élevage.
  • La réputation : Toujours à cause de leur comportement carnivore voire carnassier, ils ont longtemps souffert d’une mauvaise réputation auprès des populations. Mal-aimés, leur protection était négligée.
  • La fauconnerie : Certains fauconniers utilisent les rapaces comme une aide à leur activité de chasse. Ils avaient coutume de prélever les oiseaux dans la nature, parfois même dans les nids, pour les élever et les dresser pour chasser. Fort heureusement, cette pratiquement et maintenant interdite et la fauconnerie est très encadrée.La population des oiseaux de proie a considérablement diminué jusque dans les années 1950, puis des réglementations de protection de ces espèces ont fait leur apparition. Actuellement, les rapaces en France ne sont plus menacés d’extinction et les population se sont stabilisées. Il reste cependant quelques espèces figurant sur la liste rouge de l’IUCN comme le Vautour moine, le Gypaète barbu, l’Aigle de Bonelli et le Faucon sacre par exemple. Ils sont cependant aujourd’hui victimes de nouvelles menaces apportées surtout par le changement climatique.

  • Crédit photo : Wanderprod à l’UQROP.
  • Dégradation des habitats : L’urbanisation accompagnée du recul des forêts limite les lieux de nidation et de prédation ; les voiries augmentent significativement le nombre d’animaux accidentés sur les routes, les autoroutes…
  • Activités agricoles : certains rapaces nichent à même le sol. Pour mettre leur petit à l’abri des regards, ils n’hésitent pas à construire leur nids au milieu d’un champ. Problème : lors de la récolte, les agriculteurs fauchent les nids par mégarde et détruisent les oisillons.
  • Destruction des proies : Les rapaces se situent en fin de chaine alimentaire. Ils consomment surtout des petits rongeurs qui sont malheureusement nuisibles pour les cultures. Ainsi, l’éradication de ces mammifères pour augmenter les rendements impacte très négativement les populations de rapaces.
  • Chasse accidentelle : La chasse à l’ours ou au loup se fait parfois via la pose de proies empoisonnées qui servent d’appât. Il arrive que des oiseaux prédateurs mangent ces proies et soient donc tués malencontreusement.
  • Lignes électriques : Les lignes à haute tension sont à l’origine de collisions souvent mortelles avec les rapaces, qui sont tués par électrocution. Des programmes visant à éviter ces collisions sont en discussion et l’enterrement progressif des lignes électriques devrait aller en faveur de la disparition progressive de cette menace.

Réglementations internationales

  • La convention de Washington (CITES) a classé la majorité des rapaces dans l’annexe II, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas considérés au niveau mondial comme étant en danger d’extinction imminent, mais qu’ils pourraient tout de même le devenir. Leur état de conservation reste donc à surveiller.
  • Il y a cependant 3 espèces de rapaces nocturnes et 15 espèces de rapaces diurnes qui figurent sur l’Annexe I, répertoriant les espèces menacées. On retrouve parmi elles l’Aigle ibérique (Aquila adalberti) surtout présent en Espagne et quelques peu en France, l’Aigle impérial (Aquila heliaca) répartit sur toute l’Europe et le Faucon pèlerin (Falco peregrinustrès) commun en France.

En Europe

  • Tous les rapaces européens sont protégés par la directive « Oiseaux » du 30 novembre 2009, actualisant sa première version du 2 avril 1979. La destruction des individus, des nids et des œufs est interdite, ainsi que leur capture, transport et vente. De plus, cette directive interdit la chasse de toutes les espèces d’oiseaux de proie.
  • Quelques espèces comme le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), le Grand Duc d’Europe (Bubo bubo) et 7 autres espèces figurent sur l’annexe I de la directive, qui répertorie les espèces dont la protection est particulièrement importante.
  • Les états membres doivent alors créer des Zone de Protection Spéciale (ZPS) pour ces espèces, sur les sites où la densité des oiseaux est importante. Il existe actuellement en France 402 ZPS pour les oiseaux.

 

En France

  • L’arrêté du 29 Octobre 2009 fixe la liste de toutes les espèces d’oiseaux protégées sur le territoire français et les modalités de leur protection. Ainsi, toutes les espèces d’oiseaux de proie sans exception sont inclues dans cette liste. Concernant tout les rapaces, il est donc interdit :- de détruire intentionnellement ou d’enlever des œufs ou des nids- de tuer, mutiler volontairement, capturer des individus dans la nature- de perturber volontairement les oiseaux dans le bon déroulement de leur cycle biologique- de prélever les oiseaux dans la nature, de les transporter, les vendre et les posséder.
  • Les détenteurs de rapaces sont pour la plupart des fauconniers, qui doivent acquérir l’animal dans un élevage, puis faire une demande de D.U.T. (détention, utilisation, transport) à la DDAF (Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt) pour le posséder en toute légalité.

L’UQROP au Québec

 

L’UQROP est l’Union Québécoise de Réhabilitation des Oiseaux de Proie située à une heure de route de Montréal. C’est une association fondée en 1987 par un étudiant vétérinaire Guy Fitzgerald. Il a d’abord créé la Clinique des Oiseaux de Proie (COP) à l’école vétérinaire de Montréal qui est un centre de soin qui recueille et soigne les rapaces en difficulté en vue de leur réhabilitation. La COP n’est pas ouverte au publique, mais l’UQROP possède un second site à Saint-Jude (une heure de Montréal) destiné à la réhabilitation des oiseaux, qui lui est ouvert au public et que vous pourrez visiter.

l’UQROP est le plus grand centre de soins et de réhabilitation des rapaces au Quebec, ne reçevant pas de subventions du gouvernement ou des collectivités, elle est majoritairement financée par les visites du public, par les dons et par les cotisations de ses membres.

 

Les missions du centre :

  • Accueillir les oiseaux de proie en difficultés sur le centre de la COP : oiseaux malades, blessés, orphelins, appartenant aux 27 espèces de rapaces vivants au Québec. Ils sont hébergés et soignés dans l’optique de les relâcher dans leur environnement naturel au terme des soins. Les oiseaux de proies récupérés à l’UQROP sont apportés par le public, par des services fédéraux comme services de voirie et protection animale (SPA) ainsi que d’autres refuges comme le refuge Pageau. Beaucoup de soins sont réalisés à la clinique des oiseaux de proie de l’université de Montréal, avec une infrastructure et du matériel adaptés pour traiter la plupart des cas. Il y a également un fort caractère pédagogique avec la formation d’étudiants sur places (stagiaires en bioécologie, soins vétérinaires, soigneurs…).
  • Réhabiliter les animaux. La réhabilitation est le processus délicat pendant lequel l’oiseau passe progressivement de sa captivité temporaire à la liberté. Il nécessite des étapes comme la reprise de réflexes innés comme le vol, qui se fait dans de grandes volières. La réhabilitation est facilitée par de grands espaces qui sont disponibles sur le site de Saint-Jude, au centre Chouette à voir !.
  • Sensibiliser familles et enfants : un programme éducatif itinérant est mis en place. Il consiste au déplacement des éducateurs de l’UQROP dans les écoles pour sensibiliser les enfants. Accompagnés d’oiseaux pour que les enfants les voient en vrai, ils éduquent sur la reconnaissance d’espèces communes de la région et sur les bons gestes à adopter envers elles.

 

Les activités proposées :

L’activité principale pour les visiteurs a lieu sur le site de réhabilitation et s’appelle «Chouette à voir !» . Elle inclue des événements très ludiques pour toute la famille :

  • Présentation des rapaces en milieu naturel et démonstration de vol
  • Visité guidée de 20 minutes du centre de réhabilitation par les soigneurs
  • Sentier forestier où la randonnée de 2,5km est ponctuée de volières intégrées dans la forêt vous présentant quelques unes des 11 espèces présentes sur le site.
  • Séance photo auprès des oiseaux, posés sur votre main gantée si vous le souhaitez
  • Quand l’occasion se présente, assister à la remise en liberté d’un oiseau soigné par le centre, des relâchés qui se feront directement dans la réserve de Chouette à voir, ou dansselon les habitats de certaines espèces sur d’autres sites du réseau de l’UQROP.

Il y a en plus la possibilité de faire bénévolat sur toute la saison estivale, de la durée de votre choix. En plus, les enfants de plus de 13 ans accompagnés de leurs parents peuvent être bénévoles !

Témoignage de Jérémie Collado : « Le centre de soin Chouette à voir est destiné à l’observation des oiseaux avant leur relâchés et pour l’administration de soins en lien avec la captivité. Autour de ce centre de soin, il y a des volières adaptées pour toutes les tailles de rapaces, silencieuses et avec un minimum de re-création naturelle (branchages, habitats et nids, aucune vitre ou glace n’est associée à la volière si ce n’est une fenêtre de verre teinté). Une longue volière de 40m de long est dédiée au renforcement musculaire des rapaces en voie de réhabilitation, mais aussi pour l’observation du vol des protégés par les soigneurs (dans le cas d’un charognard borgne par exemple, dont sa condition ne devrait pas affecter son alimentation car il ne chasse pas et se nourrit de charognes, son handicap le gênerait uniquement en vol). Durant les observations, les oiseaux sont toujours manipulés avec des gants renforcés entourés dans des serviettes/couvertures, et dés que possible, une couverture posée sur les yeux pour ne pas trop stresser l’animal. Certains soins ici sont spécifiques à la captivité comme enlever la couche de corne qui se forme sous les serres des rapaces, ce qui est lié à un ralentissement de l’activité (idem pour le bec qui continue à pousser). Avant d’êtres relâchés, les rapaces sont tous bagués. »

Qui peut être accueilli par le centre ?

  • Seul.
  • En couple.
  • Famille avec enfants.
  • En groupe.

Informations importantes :

  • Horaires : voir le site de l’UQROP
  • Il n’est pas possible de toucher les oiseaux, une distance de sécurité et un respect des animaux se veulent indispensables. Une tenue correcte et un comportement calmes sont donc de rigueur.Un groupe d’oiseaux est présent définitivement sur le site, ce sont des oiseaux ne pouvant être relâchés et bénéficiant de volières en forêt. Ces oiseaux sont visibles par le public à des fins pédagogiques, certains d’entre eux font office de famille d’accueil pour la réhabilitation de rapaces très jeunes et agissent ainsi comme des parents pour le nourrissage et l’apprentissage. Ces oiseaux sont visibles à certaines périodes de la journée et lors de visites d’écoles, encadrées par l’équipe sur place. Un autre groupe de rapaces sont sélectionnés pour devenir les ambassadeurs, ils sont alors entrainés à voler avec les soigneurs (fauconniers). Ces oiseaux ne seront pas relâchés car trop imprégnés de l’homme, mais ils participent à la quête éducative que Chouette à voir s’est fixée lors de démonstrations tout public.
  • Crédit photo Wanderprod à l’UQROP

Que faire quand vous trouvez un oiseau qui semble en difficulté ?

 

  • S’assurer qu’il est vraiment en difficulté, ne pas ramasser forcément tous les oiseaux aux sols, ils peuvent être en bonne santé. Voici les signes qui peuvent vous confirmer qu’il a besoin d’aide : il n’essaye pas de bouger, n’émet pas de vocalises, tremble, est allongé et inactif, présente des pertes de plumes ou une position inadéquate…
  • Si vous jugez qu’il a besoin de soin, attrapez le à l’aide de gants en cuir ou d’une couverture et déposez le dans une boite en carton perforée de trous. A défaut, une boite de transport pour chat fera aussi l’affaire. Laissez le dans un endroit calme pour limiter au maximum son stress et donner lui une coupelle d’eau (ou quelques gouttes d’eau qui coulent sur son bec).
  • Appeler avant de l’amener le dans les plus brefs délais au centre de soin de la faune sauvage le plus proche de chez vous pour maximiser ses chances de survie.
  •  Ne pas le toucher si c’est un jeune, appeler directement le centre pour obtenir la démarche à suivre.
  • Si l’animal est au sol mais ne présente pas un état nécessitant des soins, veillez quand même à ce qu’ils ne soient pas dans une zone en danger. Éloignez le avec des gants en cuir de vos animaux domestiques (surtout les chats) et de la route pour éviter tout accident.

Attention : à la fin de l’hiver, les jeunes chouettes s’éloignent de leur nid pour essayer de voler et peuvent tomber d’une branche. Cette situation est parfaitement naturelle et les parents continueront de nourrir le jeune même à terre. Dans ce cas, le laisser là où il est tout en surveillant pour qu’il ne soit pas exposé à un risque humain…! Petite astuce une pancarte autour pour prévenir en alertant les passants est une bonne idée.

Voici une liste des centres de soins de la faune sauvage en France (non exhaustive) selon votre département, n’hésitez pas à noter les coordonnées du centre le plus proche de chez vous : Liste des centres

 

Crédit photo Wanderprod à l’UQROP

Associations :

  • Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) : La LPO œuvre pour la protection des oiseaux en France, la sensibilisation du grand-public, participe à la récolte de données scientifiques.
  • La CHOUE : Située en Bourgogne-Franche-Comté, cette association œuvre pour la protection des rapaces nocturnes et propose des activités de sensibilisation des populations.

Centres de soins en France :

  • CEDAF en région parisienne (association Faune Alfort, autre sujet sur les Hérissons, à découvrir sur animo ALOKI Voyages)
  • CVFSE à Nantes (hébergé sur le site de l’école nationale vétérinaire de Nantes, Oniris)
  • Liste non exhaustive de tous les centres de soins de la faune sauvage en France : Liste des centres

Refuges et parcs avec fauconniers en France qui ont soit une activité de soins aux oiseaux blessés soit un programme de conservation de certaines espèces :

  • La ferme Hippogriffe située dans l’Allier qui recueille et soigne des rapaces ; elle propose également des spectacles de fauconnerie.
  • Le parc Le Puy du Fou en Vendée propose des spectacles à thèmes (Bal des Oiseaux) autour des rapaces, sensibilise à leur histoire, fait visiter l’allée des volières et propose un programme de conservation.

Centres de soins au Québec :